Je donne ma vie

Yes. Enfin voilà. Pas mon truc les appels au secours mais là j'sais pus du tout où je vais. Depuis ce matin, je me demande à quoi ça sert tout ça, pas la vie, je vois bien, et y a des bons trucs, comme l'écriture. Mais j'en fais quoi de cette passion ? Comment je m'organise ?... Je sens un tel désespoir au fond de moi. Peut-être est-ce cela la vie de bohème. Inondé, bouffé, bouffi par son art qui le dévore, l'artiste pleure seul au fond de son lit sur tout ce qu'il aurait pu faire s'il n'avait pas voulu être écrivain, sur la cruauté de son art, sur son manque de talent. Je vois tout ce qui m'est passé sous le nez, juste pour continuer à écrire. Je vois les petits boulots, l'absence de domicile fixe, jusqu'au RMI dans lequel je suis tombé pour m'adonner à ma passion sans aucune retenue. Je vois la sagesse d'une vie rangée et la folie de la mienne, je vois des futurs parfaits, et pourtant je les regrette à peine car je n'aurais pas pu faire autrement. Je ne savais pas dans quoi je m'engageais. Mais quelle que soit aujourd'hui la profondeur de ma foi, ma conviction n'est pas suffisamment forte pour que je vive de mon talent, ou, argh, je n'ai pas le talent nécessaire. Ou pas tout seul. Me faudrait un vrai regard sur mes mots. Voilà, c'est ça que je voulais te dire après cette petite introduction censée me justifier, me pardonner, pour que tu comprennes bien ce qui m'anime, je voulais te dire que j'ai besoin d'un coup de main. Mais je ne vois pas du tout par où tu pourrais commencer. Me dire " vas-y, continue ! Allez tu as fait le plus dur, il te reste encore quelques détails mais t'as fait le plus gros ", " ouais, merci. " " c'est juste une question de temps ", " c'est quoi ta notion du temps ? ", " quelques mois tout au plus, le temps que tu sois au top ", " ben, à ce rythme là, on n'est pas arrivé ", ... C'est vrai que je traine deux ou trois casseroles pas évidentes. Dont une sérieuse. Pour que je sois au top, c'est pas gagné d'avance. Non, finalement je préfererais que tu me dises des trucs du genre : " tu sais, Hemingway en a beaucoup chié lui aussi ! sept fois ils lui ont renvoyé ses manuscrits ! sept fois, tu te rends compte ? combien de fois toi ? ", " le même manuscrit ? ", " ben oui ? ", " au moins vingt-quatre "... Tu vois que c'est pas évident de me rassurer. Et j'en ai besoin parce que je perds ma confiance, parce que je commence à ne plus y croire, et qu'abandonner mon rêve c'est mourir.  Ce qui n'est pas du tout à l'ordre du jour ! Faut donc que je fasse avec... Merci pour le coup de main ! Tu vois, t'en parler m'a fait du bien, car j'ai trouvé des pistes dans ces mots et peut-être même les fondations. Je m'engage !   

Comments

[nanoo]

Ecrire n'est pas simple... mais il ne faut jamais renoncer à son âme... accroche-toi!