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En toute liberté
13 décembre 2006

Portrait (dans le même goût)

Mots de malheur et phrases creuses brisent les lèvres déjà scellées d’une vieille malheureuse. Ses yeux sont éteints depuis bien lontemps car l’amour l’a quitté quand elle était enfant. Il n’est d’elle aujourd’hui que rancunes et dégout pour une vie sans merci qui a marqué ses joues. Son cœur a disparu dans les plis de sa graisse et son âme est obscurcie de son manque de sagesse. Elle croit connaître la vie mais a tout oublié car en son pauvre esprit, l’amour est mort-né. Une vielle acariatre au coeur de son enfer de détruire ses proches n’a de cesse.

De mots et d’injures est fait son vocabulaire, sous les pires tortures son âme elle enterre. En son esprit voilé ne résonne que le vide de mots creux et stériles dont la seule mission est d’apprêter le pire de mille oraisons d’où la haine transpire toute sa déraison. Dans tous ses reniements figure son enfant qu’elle dit son ennemie depuis bien longtemps. De tous les péchés elle a trouvé le dernier : la mère a condamné sa propre maternité.

Mon discours est de haine et mes mots acerbes, et mon cœur se soulève pour vomir chaque vers. Jusque là sur cette terre, tout en moi glorifiait l’amour d’une mère. Il y a donc à toute règle sa contrepartie, même si toute ma raison se rebelle à cette idée. Chaque chose a son contraire, y compris l’amour d’une mère, me semble une vérité bien lourde à porter.

Une vieille acariatre, presqu’une sorcière, vit en ce bas-monde trop près de l’enfer, et enterre avec elles ceux qui supportent ses pensées amères.

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