Les tics-tocs de l'écrivain
J'écris dans la douleur. C'est clair. Aberrant ! Les mots sont parfois si lourds à manier. J'ai l'impression que mes doigts pèsent des tonnes, quelque chose me dit que ça ne va pas, pas ce mot là, ni là, nulle part d'ailleurs, faut en changer, et tant que tu y es regarde toute la phrase, elle déconne, pas de rythme, quant à la musique ! C'est consternant d'être si dur envers soi.
Entre deux textes, j'ai besoin de faire un solitaire, sais pas pourquoi, ça doit me calmer, m'ouvrir d'autres horizons, ou me faire abandonner les derniers à la recherche de nouveaux, des nouvelles idées quoi !
Je fume pluss ? Non, je ne crois pas. D'ailleurs j'ai beaucoup freiné, ça me faisait mal aux poumons, et j'ai pas envie de plus me compliquer la vie.
Je cherche tout le temps comment d'écrire quelque chose, ou quelqu'un, quels mots mettre à ce sentiment, comment pourrais-je retranscrire ce que je vois, pourquoi j'ai pas un magnétophone, et une caméra ?!
Je pense sans cesse à ce que je peux bien faire de tous mes textes. J'ai des milliers de pages désormais, des tas de carnets, des blogs, des articles... Qu'est-ce qui les unit ? Comment trouver le lien qui me rendrait enfin célèbre, et donc, mon seul intérêt, capable de me faire vivre, dans une maison en pierre et en bois, devant un grand champ tout vert que domine des collines de sapin, avec mon atelier, mon antre, mon laboratoire... Remarque, peut-être qu'ici j'y suis ? Mais me manque la nature, l'air pur des campagnes qui se réveillent sous un soleil éclatant.
Je me demande en écrivant si je ne suis pas définitivement fou. Si, très souvent. J'arrive pas à me comprendre. Pourquoi cette frénésie ? Et c'est rien ! Si je me laissais vraiment aller, j'te raconte pas.
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