Big-Bang

Sa main s'anime… Il s'installe, tire la langue, sourire, envol !

" Très loin au delà de tout. À tel point que personne ne sait où… Dans un non lieu où toutes les informations de tous les Univers sont contenues dans une non dimension qui défie l'imagination la plus saugrenue. Qui n'existe pas. "

Il s'arrête, se gratte la tête, la secoue, se recale, se relit, pas facile, d'autant plus que ce ne sont que des suppositions. Tout est possible, mais ça ou autre chose, au moins c'est imaginatif, go :

" Ni hauteur ni largeur ni profondeur, aucun espace et encore moins de temps. Nous sommes au-delà de l'essence de toutes choses. Ou nous ne sommes pas. Ici tout a sa place, tout est déjà à la sienne et pourtant rien ne vit, ni celui qui lit ni celui qui écrit, pas le moindre atome. Sauf que tout est là, y compris nous qui sommes où nous ne sommes pas. "

Bon. Il se relit. Socrate va faire un tour à la cuisine. On voit bien qu'il n'y a pas grand chose, ou tout, ça dépend, bref, il continue, ça vient :

" Le Zéro devient cercle, le cercle spirale se lovant dans l'infini. Les dimensions apparaissent sous de multiples possibilités et s'entrecroisent pour se composer. "

Là, il tient quelque chose, il le sent dans sa main au poids du stylo :

" Naît ainsi l'Infiniment Petit qui recèle tous les secrets du Noyau dont il est issu. Des milliards de milliards de milliards de fois plus petit que la plus petite de toutes les particules pourtant toujours remplie d'une infinité de choses, ne serait-ce que d'énergie… Époustouflant ! Le plus petit des petits vient de décider de créer apparemment son contraire, le plus grand de tous les plus grands, générant au passage le Temps dans un cosmique et retentissant Big-bang, ça méritait bien un peu de bruit, sidérant !

Il pousse un grand ouf ! Il a tout écrit d'une seul traite en retenant sa respiration. … Il hésite sur les trois petits points. Mais le sujet est si vaste, ou si petit, que ça les vaut bien de temps en temps. Pas facile d'imaginer l'inimaginable… Et après ? Remarque, c'est la partie la plus facile parce qu'adoptée par la majorité. Il reprend donc, décontracté :

" Dix puissance moins quarante-trois secondes après, dans une abondance d'énergie créatrice naît la matière. Ou je ou tu ou nous ou tout et tous et toutes pour des siècles et des siècles."

Il se relit. Bien. La création se pointe. Ça commence à prendre forme. "Pour des siècles et des siècles" lui paraît suffisamment connu pour inspirer l'éternité. Son doigt tapote son nez, il se demande s'il n'est pas temps de conclure ?… Oui :

" De l'Infiniment Grand à l'Infiniment Petit, tout est lié, bien sûr, l'un et l'autre se fondent et se confondent, mais y a-t-il quelqu'un pour admirer tout ça, pour apprécier ce qui existe dans un si vaste espace ? Et créer à son tour d'autres merveilles ? Existe-t-il quelqu'un s'étonnant de tout ça ? Quelqu'un comme toi ? "